2) Les idées des théoriciens de la croissance endogène

Face aux impasses des analyses précédentes, plusieurs auteurs vont chercher à régénérer l’analyse en pensant la croissance comme endogène, c’est-à-dire dépendant du comportement des agents économiques (et non plus seulement de celui des chercheurs).

  •  ce sont les décisions des agents économiques qui expliquent la croissance et son maintien
  •  ces choix sont plus ou moins judicieux, ce qui peut expliquer que certaines entreprises, et plus globalement, certains pays, réussissent (croissance forte, rattrapage - convergence) et d’autres non (croissance médiocre donc divergence).

 

a) Certaines analyses vont emprunter aux travaux d’A. Smith à la fin du XVIII°

L’analyse de Smith à la fin du XVII° siècle contenait déjà des idées dont on n’avait pas pris toute la mesure à l’époque 2.A.2) : même s’il ne le dit pas avec le vocabulaire actuel, Smith considère que la croissance est endogène : elle résulte de décisions économiques

  •  des entreprises (investir et embaucher [accroissement de la taille des entreprises], modifier l’organisation de la production [intensification de la division du travail])
  • de l’État (créer un grand marché en supprimant les entraves aux échanges par des politiques publiques d’infrastructures de transport et d’éducation)

 

Ce sont le progrès technique mais aussi la croissance qui deviennent endogènes, qui dépendent du comportement des agents économiques. Des modèles d’analyse apparaissent dès la fin des années 1960 sur ces bases.

 

b) D’autres vont se centrer sur le rôle de l’accumulation de capital, mais pas uniquement physique

 La théorie (néoclassique) identifiait une seule source de croissance : l’accumulation de capital physique. Ils n’ignoraient pas les autres sources mais ils ne les intégraient pas explicitement dans les modèles, considérant que la variable exogène appelée « progrès technique » captait tous ces effets.

 

À l’inverse, les modèles de croissance endogène dans les années 1980 sont caractérisés par une grande diversité des sources retenues : au seul capital physique s’ajoutent le capital public, le capital humain, l’apprentissage par la pratique, la division du travail, la recherche et l’innovation. Ces sources ont de longue date été identifiées par les économistes mais la croissance endogène les formalise pour la première fois.

 

 

Cela ouvre la porte à des politiques publiques structurelles.