Elles se différencient donc des plateformes digitales (plateformes de référencement et des réseaux sociaux – Bing, Google, Facebook Skype, What’sap, Viber, Txitter, etc..) et des plateformes de l’économie du partage (Wikipedia, Ulule -crowdfunding -)

 

Ainsi, si l’on articule les différentes notions :

 

B. L’économie de plateforme stricto sensu : l’importance du rôle de tiers actif joué par la plateforme

 

1) Les plateformes sont parties prenantes de la production et de la vente des produits échangés

En définitive, les plateformes de biens et services marchands se distinguent par le fait que leur rôle ne se limite pas à des fonctions de mise en relation (fourniture d’une interface de communication entre offreurs et demandeurs) éventuellement améliorées par la fourniture de services aux usagers de la plateforme (moteur de recherche, référencements privilégiés, conseils, intermédiaire des paiements, services d’assurance). Elles sont partie prenante dans la production et la vente du produit échangé, par exemple en participant à la qualité du produit, en intervenant dans la fixation du prix et/ou dans le management du travail. Le fait de toucher une rémunération directement liée à l’échange (sous forme de commission) peut être considéré comme un indice de cette implication dans la production de valeur ajoutée.

 

 

À défaut de critères délimitant de façon nette l’espace des plateformes de biens et services marchands, voici une liste de caractéristiques et d’indices d’identification de ce type de plateformes :

 

  • Caractéristiques :
  • Relation triangulaire entre offreurs, demandeurs et plateforme
  • Implication de la plateforme dans la qualité ou le prix du produit échangé
  • Communauté reposant sur un lien marchand
  • Appartenance à la communauté régulée par la plateforme

 

  • Indices d’identification :
  • Rémunération de la plateforme directement liée aux échanges (commission)
  • Plateformes régulant l’accès des membres en fonction de la notation ou de tout autre critère relié aux échanges.

 

Source : Xerfi

 

Grâce aux nouvelles technologies, des entrepreneurs fédèrent sur leurs plateformes une foule d’individus non-salariés qui possèdent leur propre outil de travail : auto-entrepreneurs, intermittents ou free-lance. Ces travailleurs indépendants sont mis en relation avec des clients via la plateforme. Une fois la mission effectuée, le client évalue le service et le producteur évalue le client. En d’autres termes, on passe ici du mode entreprise au mode projet, synonyme de flexibilité, d’innovation et de recours aux meilleures compétences

 

2) Caractérisation par rapport au reste de l’économie marchande

Caractériser le modèle économique sur lequel reposent les plateformes de biens et services marchands permet de mettre en évidence leurs spécificités par rapport aux autres entreprises et de mieux replacer leur essor dans les transformations économiques des dernières décennies.

 

Le modèle économique des plateformes de biens et services marchands associe les caractéristiques suivantes :

  • il repose sur une externalisation poussée de la production et des risques associés auprès de producteurs indépendants. L’activité de l’entreprise est réduite à un noyau dur : sa participation à la production des biens et services échangés se limite à des tâches de coordination. La plateforme met en relation un grand nombre d’offreurs et de demandeurs, elle assure la centralisation et la diffusion de l’information, garantit la sécurité des transactions et participe à la qualité des prestations échangées. Elle joue un rôle de « tiers de confiance »
  • l’externalisation de la production se fait auprès d’une multitude de producteurs indépendants potentiels, ce qui va de pair avec des rapports de force favorables à la plateforme et défavorables aux travailleurs. Ce processus d’externalisation permet également la division de certains risques économiques ;
  • l’organisation de la plateforme repose sur les technologies numériques, qui permettent un déploiement de l’activité à grande échelle et abolissent la distance géographique entre d’un côté le producteur et le consommateur et de l’autre le tiers qui les met en relation ;
  • les producteurs ne sont pas nécessairement des professionnels mais peuvent être aussi des particuliers, ce qui a pour conséquence que producteurs et consommateurs ont des rôles interchangeables.