2) Les banques commerciales, par le refinancement, font reculer les limites de leur capacité à créer de la monnaie

 

a) Le refinancement auprès d’institutions financières créditrices autres que la Banque centrale grâce aux marchés financiers

Les circuits de refinancement et les modalités techniques sont contingents aux différentes époques.

 

Les banques peuvent émettre des titres sur le marché monétaire. Sur le marché interbancaire (compartiment du marché monétaire qui leur est réservé), les institutions financières créditrices (ayant une position excédentaire en monnaie centrale) peuvent prêter de la monnaie centrale aux institutions débitrices ; cela se passe par le biais de l’émission de titres produisant un apport en monnaie centrale pour les unes et permettant aux autres de placer des excédents de trésorerie momentanés en monnaie centrale. Cette possibilité s’est trouvée accrue depuis 1985 par l’ouverture du marché monétaire à tous les agents économiques et la création du marché des titres de créances négociables.

 

b) Le refinancement auprès de la Banque centrale

Les banques déficitaires en monnaie centrale peuvent aussi se tourner vers le refinancement de la Banque centrale. Les modalités sont variables au cours de l’histoire et actuellement, il s’agit d’une action qui se déroule par interventions de la Banque centrale sur le marché monétaire. Les modalités seront présentées dans à propos de la politique monétaire. Avec le refinancement, la Banque centrale a un double rôle.

 

1/ La Banque centrale est le prêteur ultime, le prêteur en dernier ressort

Comme le système bancaire est généralement déficitaire en monnaie centrale et a un besoin de refinancement, le refinancement par emprunt auprès d’autres banques commerciales ne suffit pas. En dernier ressort, les banques commerciales doivent recourir à la Banque Centrale.

 

La Banque centrale fournit des liquidités sous forme de prêts dont les modalités particulières ont varié au cours du temps. Elle est la « banque des banques », créant ainsi à leur profit de la monnaie centrale.

 

Ce rôle fondamental pour une banque centrale a étét conceptualisé par W. Bagehot en 1873 dans on ouvrage Lombard street, a description of the Money Market : c'est l'époque où la banque centrale comme institution se met en place et devient autre chose qu'un institut d'émission. C'est en G-B, pays le pus avancé dans l'organisation d'un système bancaire.

 

2/ Ce rôle de prêteur ultime lui donne un pouvoir de régulation à travers les conditions de la politique monétaire

La masse monétaire en circulation dans une économie a un impact important sur son fonctionnement. Par conséquent, la Banque centrale doit éviter deux écueils :

 

  • Une politique accordant trop d’aisance : plus la Banque centrale assure aux banques un refinancement abondant et bon marché en monnaie centrale, plus elle leur donne le moyen de distribuer du crédit et donc de créer de la monnaie. Elle favorise la liquidité bancaire par une politique d’aisance monétaire qui peut être favorable au soutien de la croissance économique mais risque de favoriser l’inflation.
  • Une politique trop restrictive : moins la Banque centrale assure aux banques un refinancement abondant et bon marché en monnaie centrale, moins elle leur donne le moyen de distribuer du crédit et donc de créer de la monnaie. Elle restreint la liquidité bancaire mais risque de brider, voire de déprimer l’activité.

 C’est là l’art difficile de la politique monétaire pour la Banque centrale.

 

 

Remarques sur la politique monétaire : objectifs, instruments