2/ La Banque Centrale crée de la monnaie scripturale

 

a/ La Banque Centrale acquiert des créances sur l’économie

La Banque centrale acquiert des créances sur l’économie (effets de commerce, billets de trésorerie selon les périodes et la réglementation en vigueur) mais elle les acquiert auprès d’agents financiers et non directement auprès des entreprises et des ménages. Ce sont des créances déjà émises et monétisées : on parle alors de remonétisation des créances de la part des banques. Alors que les banques financent les entreprises et les ménages, la Banque centrale, elle, refinance les banques qui vendent des titres de créances pour obtenir des liquidités.

 

Il y a création de monnaie centrale (monnaie Banque centrale) : la masse monétaire détenue par les agents non financiers n’augmente pas car cette forme de monnaie circule entre les agents financiers.

 

b/ La Banque centrale acquiert des créances sur le Trésor public

Jusqu’en 1993, la Banque de France accordait des prêts (ou avances) au Trésor public. Elle le faisait en inscrivant les sommes correspondantes au crédit du compte que le Trésor public entretient chez elle. Par là même, elle faisait acquisition d’une créance sur le Trésor public, il y avait création monétaire. Quand l'État remboursait, il y avait destruction monétaire.

 

Avec l'indépendance de la Banque de France et le Traité de Maastricht (1992), le déficit budgétaire ne peut plus être financé par la création monétaire, considérée comme facilitant le déficit budgétaire et l’inflation. Il doit l’être exclusivement par appel public à l'épargne : pour se financer, le Trésor public ne peut qu’émettre des titres d'emprunts à court terme (bons du trésor) et à long terme (obligations assimilables du Trésor : OAT).

 

c/ La Banque centrale acquiert des créances sur l’extérieur

Il y a création de monnaie centrale en contrepartie de l'acquisition de devises. Lorsque les banques commerciales achètent des devises à leurs clients, elles créent de la monnaie : il y a une première monétisation des devises. Lorsque la Banque centrale achète tout ou partie de ces devises aux banques (c’est comme cela que se constituent les réserves officielles gérées par la Banque Centrale), celle-ci crée à son tour de la monnaie nationale. Il y a donc d'une remonétisation de créances déjà monétisées.

 

De manière symétrique, une vente de devises par la Banque centrale représente une destruction de monnaie nationale : contre les devises cédées, elle reprend de la monnaie nationale qui ne circule plus.

 

 Remarque : La monnaie centrale constitue la liquidité bancaire. La Banque centrale crée, comme chaque institution créatrice, sa propre monnaie en contrepartie de l’acquisition d’une créance : on l’appelle la monnaie banque centrale ou la monnaie centrale. Elle est composée des billets en circulation et des avoirs détenus par les banques sur leur compte auprès de la Banque centrale. Comme les agents non financiers auprès des banques commerciales, les banques ont un compte auprès de la Banque centrale qui leur permet d’effectuer leurs règlements réciproques en monnaie centrale. La monnaie centrale est aussi appelée la liquidité bancaire.

 

 b) La Banque centrale détruit de la monnaie

La Banque centrale détruit la monnaie qu’elle a créée lorsqu’elle recouvre, à l’échéance, la valeur des créances qu’elle avait acquises. En situation de croissance économique, les processus de création sont plus importants que les processus de destruction, il y a habituellement création nette de monnaie par la BC.

 

Attention au vocabulaire : ne pas confondre recouvrer, récupérer une somme, et recouvrir.

 

B. Les limites au pouvoir de création monétaire des banques commerciales

Dans une économie comportant une seule banque, les crédits bancaires accordés resteraient en dépôt au sein de la banque et le pouvoir de création monétaire de celle-ci serait illimité ou plus exactement dépendrait de l’importance du circuit monétaire géré par celle-ci. Dans un système à plusieurs banques, il y a des limites spontanées, d’autres volontaires à la création monétaire des banques commerciales.

 

1) Le niveau de la liquidité bancaire limite la capacité de création monétaire des banques commerciales

 

a) Du point de vue microéconomique, la multiplicité de banques créatrices de monnaie affecte la liquidité de chaque banque, limite sa capacité à accorder des crédits et à créer de la monnaie

 

1/ Chaque banque connaît des fuites hors de son propre réseau

 

a/ La clientèle demande la conversion d’une partie de ses avoirs en billets que la banque commerciale doit donc posséder en quantité suffisante

Pour effectuer les petits paiements, les agents économiques utilisent les billets. Ils demandent donc la conversion d'une partie de leurs dépôts à vue en billets à leur banque qui a obligation de les leur fournir. Or, les billets sont émis par la Banque centrale qui en a le monopole. Pour obtenir ces billets, la banque doit donc se les procurer auprès de la Banque centrale ou auprès d’agents prêteurs sur le marché interbancaire, afin de faire face aux demandes de la part des agents économiques d'une monnaie qu'elle n'émet pas. Les demandes de conversion en billets d'une fraction des dépôts à vue sont donc une des causes de fuite hors de son circuit.

 

Connaissant les habitudes de paiement de sa clientèle, la banque sait que les crédits accordés génèrent des dépôts et qu'une partie d’entre eux devront être convertis en billets : elle doit donc pouvoir disposer d'une quantité suffisante de billets en fonction des crédits accordés. La capacité d’une banque à accorder des crédits, donc à créer de la monnaie, est limitée par la valeur des billets de banque dont elle dispose.

 

Fin des cours à l'IUT : rendez-vous le mardi 08 janvier.

Passez de bonnes fêtes !

 

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