b) Il faut distinguer la question monétaire de la technique informatique de la blockchain (registre distribué)

 Le bitcoin et les autres crypto-actifs s’appuient sur une technologie appelée « blockchain » (« chaîne de blocs »).

 

Concrètement, les utilisateurs de la blockchain émettent des messages chiffrés qui sont rassemblés en blocs de données liés entre eux. Chaque bloc a son empreinte numérique unique ; il contient des informations sur la transaction, l’empreinte numérique du bloc qui le précède, et l’empreinte de l’historique de toute la chaîne ce qui permet de le situer dans une chaîne. L’ensemble de la chaîne constitue ainsi une base de données sécurisée (ou voulue comme telle) contenant l’historique de tous les échanges pour un crypto-actif donné, depuis la création de la chaîne.

 

Le chiffrement est nécessaire pour assurer la sécurité du réseau : le système de cryptographie utilisé (« chiffrement à double clé » pour la technique cryptographique) a pour fonction de prouver que toute personne commençant une transaction est bien la propriétaire des fonds à transférer. Avant d’être communiquée au réseau, chaque transaction est signée avec la clé privée de l’émetteur. Les membres du réseau responsables de la vérification des transactions pourront alors contrôler que la transaction a bien été signée avec la clé privée associée à l’adresse qui émet cette transaction et que cette adresse détient suffisamment de Bitcoins pour assurer cette transaction. Si ces deux conditions sont remplies, la transaction sera validée avant d’être enregistrée au sein de la Blockchain, ce qui représente l’opération suivante.

 

La nouveauté apportée par le système bitcoin a été de pouvoir faire fonctionner un système de blockchain sécurisée de manière complétement décentralisée. Ceci signifie qu’il n’y a pas, comme dans les systèmes classiques, une entité centrale (telle qu’une banque centrale, par exemple) qui joue le rôle de « tiers de confiance » pour garantir l’authenticité des donneurs d’ordre (c’est‑à‑dire s’assurer que le détenteur d’un crypto-actif est bien légitime) et l’intégrité des transactions (il n’est pas possible de modifier une transaction enregistrée). Dans les systèmes comme le bitcoin, c’est la technologie associée à la validation des transactions par une majorité des utilisateurs eux‑mêmes qui constitue la sécurité de la chaîne. C’est un système de Pair à pair (Peer to peer).

 

En récompense de leur travail de validation (processus dit de « mining, le minage »), les utilisateurs, qu’on appelle des « mineurs », obtiennent des bitcoins, en nombre décroissant jusqu’en 2040 ou ce serait zéro (le volume de bitcoins émissibles est a priori limité) D’autres crypto-actifs ne prévoient pas de limites à leur masse en circulation.

 

Les mineurs ne sont plus des individus ni des pools d’individus mais des « fermes à bitcoins », aux investissements très conséquents.

 

Cette technique de blockchain est parfois présentée comme inviolable du fait d’un système de contrôle décentralisé. En 2016 l’exploitation d’une faille dans un protocole de blockchain de l’ethereum a permis le vol par piratage de 50 milliions de dollars.

 

C’est pourtant plus les techniques de blockchain que les crypto-actifs de spéculation qui pourraient avoir la portée la plus importante : à suivre.