Les déficits peuvent être d’une autre nature. On parle de déficits structurels.

  • Choix de dépense publique (attention à la pseudo distinction entre dépense d’investissement et dépense de fonctionnement, investissement bien et fonctionnement mal : problème de voir ainsi, lien entre les deux. Cela ne peut remplacer une politique d’évaluation des dépenses publiques moins sommaire…))
  • Choix de fiscalité
  • Demande d’actif financier par les agents pour se constituer un capital (retraite ou autre) : la détention d’obligations publiques est parfois un actif très recherché

 

2. La dette, est-ce grave ?

 

A. Un État n’est pas un agent privé (entreprise) et peut avoir une dette perpétuelle

Un État peut être exposé au risque de défaut mais il ne fait pas faillite.

 

Un agent privé qui fait faillite disparaît et est rayé du registre du commerce : ses actifs sont soldés pour récupérer des fonds lors d’une liquidation. Son horizon de vie est fini.

 

Un État a une durée de vie infinie. Il n’a donc pas à rembourser sa dette. Sa solvabilité n’est limitée que par les possibilités de créer de la monnaie pour financer la charge des intérêts, la possibilité de lever des impôts (Il y a malgré tout des limites : la confiscation fiscale et le non consentement des peuples) et sa capacité à convaincre les préteurs de continuer à lui prêter.

 

(Exit les remarques des dirigeants politiques prétendant gérer les finances de la France comme un père de famille…)

 

Un État peut donc avoir une dette perpétuelle, au sens où à chaque période des facteurs augmentent le stock de dette mais également des facteurs diminuent le stock de dette.

 

B. Les conditions de soutenabilité de la dette

Un déficit budgétaire accroît la dette car il doit être financé Le déficit est un flux, la dette est un stock.

Ainsi, la relation (4) nous apprend que la variation du ratio de la dette sur le PIB est fonction :

  • De la différence entre le taux d’intérêt réel et le taux de croissance
  • Du ratio de dette initial relativement au PIB
  • Du ratio du déficit primaire au PIB.

 

Le ratio de la dette augmentera d’autant plus que :

  • le taux d’intérêt réel sera plus élevé
  • le taux de croissance sera plus faible
  • le ratio initial de la dette sera plus élevé
  • le ratio du déficit primaire au PIB sera plus élevé.

 

Pour maîtriser la dette et la rendre soutenable au cours du temps, dans la conjoncture actuelle, il faut donc :

 

  • Tenir compte du fait que les taux d’intérêts sont historiquement bas et ne peuvent à terme que remonter ce qui va tendre la question de la dette
  • Ne pas trop compter sur l’inflation qui allègerait le coût de la dette et la dette car les banques centrales veillent à la stabilité des prix, l’inflation n’est pas là et la concurrence internationale oblige les firmes à tenir leurs prix, le chômage et les emplois précaires ne poussent pas les revendications salariales à la hausse
  • Rechercher à élever la croissance (versus problème de sa soutenabilité écologique)
  • Maîtriser les comptes publics :
  • laisser filer augmenterait la dette et risquerai de la rendre insoutenable d’autant que le niveau d’endettement passé est élevé
  • réduire trop vite les déficits provoquerait une contraction de l’activité qui altèrerait la croissance (ce qui rendrait moins soutenable la dette), même le FMI en convient suite aux études dans le cadre de l’épisode grec et des dettes européennes

 

C’est un numéro d’équilibrisme politique qui demande de la finesse plus que des coups de mentons et des rodomontades.