2) La version de l’économie de l’offre : effet de substitution et théorie du ruissellement

 

 a) Vision d’ensemble

 A la fin des années 1970, l’économie de l’offre influence les programmes de la révolution conservatrice de M. Thatcher et de R. Reagan. Pour les théoriciens de l’offre (A. Laffer, G. Gilder), l’offre globale est inhibée par une démotivation des agents à produire plus (« crise d’offre ») due à l’intervention publique.

 

On pourrait produire plus mais on ne le fait pas, non pas à cause d’une demande effective insuffisante (vision keynésienne) mais parce que les agents ne sont pas motivés à mettre en œuvre davantage de facteurs de production. La cause profonde est qu’il y a rémunération insuffisamment stimulante des facteurs de production. L’économie reste durablement à ce niveau inférieur à son potentiel (crise d’offre), ce qui diminue les besoins en main-d’œuvre.

 

La demande est totalement absente : elle est supposé suivre. Ils adoptent en cela le point de vue de Jean-Baptiste Say (« L’offre créée sa propre demande » [loi des débouchés], 1830) ) : il n’y a pas de problème du côté de la demande globale qui s’ajuste grâce aux prix flexibles sur les marchés concurrentiels.

 

Si on peut comprendre que les Classiques de la fin 18° tout début du 19° privilégient une interrogation sur l'offre dans un contexte de révolution industrielles naissante en GB et en France, J-B Say enferme une partie de l'analyse en dehors de la prise en compte des questions de demande.

 

b) La responsabilité de l’État dans l’inhibition de l’offre

Pour les théoriciens de l’offre, le responsable de ces problèmes est clairement identifié : c’est l’État. En intervenant dans la vie économique, il fausse les prix relatifs dont ceux des facteurs de production ; cela fausse les arbitrages individuels des agents, amène moins de facteurs disponibles pour la production et ainsi provoque une crise d’offre.

 

Chaque agent voit ses décisions faussées par le fait que l’intervention de l’État déforme les prix relatifs sur les différents marchés (marchés des facteurs, marchés des produits). Du coup, l’optimum de chaque agent n’est pas réalisé. La situation de chaque individu n’est pas optimale.

 

Ce problème se retrouve au niveau global : l’économie n’est pas à son optimum, ou, pour le dire autrement, le bien-être n’est pas maximal.

  • C’est la règlementation qui est paralysante de l’offre globale L’État réglemente les activités économiques. Cette réglementation a un coût qui ampute les profits et donc désincite les entreprises à investir et à produire plus, ce qui constitue une crise d’offre
  • Ce sont les dépenses publiques qui pose des problèmes Elles découragent l’apport de facteurs de production 
  • La redistribution des revenus permet d’avoir des revenus en travaillant moins ce qui freine l’offre de travail et la production.
  • Les dépenses publiques sont perçues comme moins efficaces que les dépenses privées ; il y aurait donc une compétition pour le financement qui élèverait les taux d’intérêt et évincerait de la dépense privée au profit de la dépense publique (effet d’éviction)

C’est en particulier pour notre thématique les prélèvements obligatoires qui sont la cause de l’inhibition de l’offre, en particulier la fiscalité.