2. La zone euro en devenir


A. Ce que l’on a appris

La question monétaire non prévue initialement par le Traité de Rome s’est invitée très rapidement face au succès fulgurant de l’intégration européenne à ses débuts. Le besoin de développer  la coopération monétaire s’est vite fait ressentir même si la réalisation a été stoppée du fait de l’éclatement du système monétaire international en 1971.

On apprend donc qu’un espace de plus en plus intégré économiquement a intérêt à mettre en place  une coopération monétaire pour éviter les distorsions de concurrence issues de la manipulation des taux de change à des fins discriminatoires.

L’histoire nous apprend également que l’intégration monétaire a jusqu’à présent été seconde par rapport au politique : jusqu’où peut-on coopérer monétairement sans plus d’intégration politique ?

Des changes fixes et ajustables semblent une solution peu efficace (SME) : trop d’instabilité et asymétrie interne. Le temps des dévaluations possible n’était pas une époque bénie : la dévaluation et les politiques d’austérité les accompagnant étaient légion ; les dévaluations censées être efficaces pour ajuster des problèmes de compétitivité prix sont rarement au rendez-vous (et inefficaces pour régler les enjeux de compétitivité hors prix).

Dévaluer est souvent une discrimination des  partenaires, sauf si elle est concertée (Cas du SME)

Une monnaie commune semble générer plus d’instabilité qu’une monnaie unique : c’est une opportunité de plus d’instabilité.



Mais supprimer l’ajustement par le taux de change a de toute façon rigidifié l’Union européenne : quels sont les mécanismes d’ajustement envisageables ?
Quelle gouvernance pour la zone euro ?


B. Brève remarque sur le cas britannique / l'euro

L’adhésion à la zone euro ne semble pas une perspective (d’autant que l’on, évoque même le retrait de l’UE avec la montrée de l’euroscepticisme)

Si pour certains pans de l’économie des avantages existent quant à une adoption de l’euro, les forces pour une autonomie monétaire semblent dominantes

Depuis la fin du XIX° siècle, la spécialisation britannique est marquée par le tertiaire financier (banque, marchés financiers, assurance et négoce). La place financière de Londres est la première pour le change par exemple. Les britanniques souhaitent pouvoir gérer cette spécialisation librement face au monde qui est son champ d’action depuis un siècle

Également depuis la fin du XIX° siècle, l’industrie britannique est soit répartie dans le monde (l’Empire, le Commonwealth) via ses multinationales, soit en recul sur son territoire. Subsistent des activités de pointe avec de la recherche-développement (chimie, pharmacie, instruments de mesure te de précision) mais elle sont adossées à des multinationales mondiales.

L’activité pétrolière en Mer du Nord pour quelques temps en core est une activité tournée vers le monde

Ainsi, le Royaume-Uni depuis la fin du XIX° siècle regarde le monde plus que le continent voisin.


L’intégration au continent européen n’a pas la même vigueur que pour d’autres pays. Le passage à l’euro semble moins déterminant. Ils craignent d’y laisser leur âme.

•    Réduction des coûts de transaction, disparition du risque de change / euro, transparence des prix accrue : le gain net est discutable.
•    La spécificité du crédit hypothécaire pour le financement de grosses dépenses des ménages disparaitrait du fait de l’impossibilité de mener une politique monétaire singulière pour gérer ce secteur.
•    Le Pacte de stabilité et de croissance leur paraît trop contraignant …
•    La construction leur paraît trop fédérale du point de vue politique