A. Présentation des différents marchés

 Remarques de vocabulaire :

1. Les marchés financiers (marchés des capitaux) sont constitués du marché financier (LT), du marché monétaire (CT et MT) et des marchés dérivés (dédiés plus spécifiquement à la gestion des risques). La notion de « marchés financiers », au pluriel, englobe donc tous les marchés où les agents émettent et vendent des titres alors que la notion de « marché financier », au singulier, recouvre celle de marché des capitaux à long terme.

2. Mobiliser un capital : en prêtant, l’agent à capacité de financement immobilise un avoir pour une certaine durée (terme). La vente du titre sur le marché financier lui permet de recouvrer la disponibilité de sa créance, de la mobiliser.

3. Négociable : qui peut être vendu ou acheté, sur un marché.

 

1) Le marché financier (au sens étroit)

Sur le marché financier sont émis des titres à long terme à échéance généralement supérieure à 7 ans :

  • sur le marché primaire du marché financier, ou marché de l'émission des titres nouveaux (actions, obligations, etc.) s’effectue le financement par transfert d'épargne
  • sur le marché secondaire, la Bourse, se négocient des titres déjà émis afin d'assurer aux épargnants la liquidité de leurs placements.

 

Il faut signaler l’importance de certains acteurs.

  • Les investisseurs institutionnels : ce sont des intervenants sur le marché boursier (CDC, Sociétés d’assurances, caisses de retraite…) qui recherchent une rentabilisation de leur portefeuille, mais qui, également, peuvent être conduits à intervenir, à la demande des pouvoirs publics, pour réguler le marché.
  • Les fonds de pension : alimentés par l’épargne des salariés. Ils sont voués à servir une pension de retraite et cherchent donc à valoriser leur portefeuille de titres à LT, pas à spéculer à court terme.

a) Les produits financiers

1/ Les obligations

- Des titres de dette les obligations sont des titres de dette à long terme (7 à 15 ans en général) émis par les entreprises publiques ou privées, l’Etat (Trésor public) ou les établissements de crédit. Contrairement aux actions, les obligations ne concèdent aucun droit à la gestion : l'obligataire est un simple prêteur de fonds. Il a droit à un revenu forfaitaire : c'est un intérêt. Il a droit à un remboursement et un droit de cession.

Sur le marché obligataire, les obligations ne sont pas un produit homogène. On trouve de très nombreuses sortes d'obligation répondant aux besoins particuliers des émetteurs et des souscripteurs : obligations à taux variables, obligation indexées, obligations convertibles en actions etc.

 

- La relation entre cours de l’obligation et taux d’intérêt : l’effet balançoire

Le principe est que le cours des titres obligataires et le taux d’intérêt varient en sens inverse.

Soit une obligation émise en 2010 pour une valeur nominale de 100€ et rapportant coupon, c’est à dire un intérêt de 9€, donc un taux d’intérêt de 9%.

Si, en 2011, pour diverses raisons, il y a un accroissement des taux, les nouvelles obligations émises (toujours pour un nominal de 100€) suivent le mouvement et offrent un taux d’intérêt par exemple de 10%. : les obligations de 2011 paraissent plus attractives que celles de 2010 car elles rapportent 100x10%=10€ (contre 9€ pour les obligations 2010).

Sur le marché primaire, les opérateurs veulent donc souscrire des obligations 2011. Pour obtenir les fonds nécessaires pour financer cet achat, ils liquident leurs obligations 2010 sur le marché secondaire. L’offre d’obligations 2010 est supérieure à la demande d’obligations 2010 : le cours des obligations 2010 baisse sur ce marché secondaire. La hausse du taux d’intérêt provoque bien une baisse du cours des obligations déjà émises, sur le marché secondaire.

Cependant, la baisse des cours n’est pas sans limite : elle dure jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint, c’est à dire que les deux générations d’obligations procurent le même rendement.

10% = revenu 2011 / Cours2011 = revenu 2010 / (nouveau cours de l'obligation 2010 en 2011)

10% = 10 / 100 = 9 / 90

Pour un cours de 90€ des obligations 2010, le marché est à nouveau en équilibre : il n’y a plus de raison de réaliser des arbitrages entre les obligations de 2010 et de 2011.

Ainsi taux et cours des obligations varient en sens inverse. C'est l'effet balançoire.

 

2/ Les actions : des titres de propriété

Une action est un titre de propriété qui correspond à une part du capital social d'une société. Les actions sont émises lors de la constitution des sociétés puis à chaque augmentation de leur capital ; elles sont la contrepartie d’un apport de fonds propres et donnent un certain nombre de droits aux actionnaires : droit de participer à la prise de décision (vote en AG des actionnaires), droit à un revenu (le dividende), droit d'attribution (l'attribution d'actions gratuites aux actionnaires), droit de cession (liberté de négociation).

Il existe des actions de type particulier : les actions à dividende prioritaire (1978) qui en contrepartie de l'absence de droits de vote bénéficient de plusieurs dividendes ; les certificats d’investissement (1983), actions sans droit de vote imaginées pour permettre aux entreprises publiques de renforcer leurs fonds propres.