B. Les crédits accordés par les IF (établissements de crédit)

1) Les crédits à court terme (moins de 1 an)

a) 1° technique : des formules ordinaires de crédit

- Pour les ménages : Il s'agit des crédits à la consommation, y compris les découverts bancaires.

- Pour les entreprises : Il s'agit de crédits courts liés aux opérations courantes d'exploitation et non  l'investissement sur moyen long terme. Ils sont négociés pour financer un besoin conjoncturel sur l'année. Cela inclut les découverts en compte courant. Il s’agit d'assurer la trésorerie des entreprises.

 

b) 2° technique : pour les entreprises, l'escompte d'effets de commerce

1/ A la base, il y a une relation interentreprises donnant lieu à la remise d’un effet de commerce (ce n’est pas ici un crédit bancaire)

Une entreprise achète un produit à une autre entreprise et lui remet un effet de commerce. C'est un titre de créance représentant un crédit accordé par un fournisseur à son client (document par lequel le client s'engage à verser une somme à une date donnée à un créancier) : il lui permet de ne pas payer comptant, il lui accorde un délai de paiement. C'est un « crédit commercial » (pas de banque ici). C’est le mode de paiement usuel entre entreprises. Deux sortes de documents matérialisent ce type d'opération.

a/ Le plus simple : le billet à ordre

À la livraison, le client remet à son fournisseur un billet à ordre qui matérialise l'opération. C'est un document par lequel il s'engage à lui verser la somme due dans un délai convenu (en France jusqu'à 3 mois pendant très longtemps en France, ce délai a été ramené depuis 2009 à 60 jours après l’émission de la facture ou 45 jours fin de mois maximum).

b/ Plus complexe : la lettre de change ou traite

Assimilable au billet à ordre, elle concerne non plus deux mais trois intervenants ou plus. À la livraison, le fournisseur remet à son client une traite portant demande paiement à terme convenu. La traite peut circuler en donnant lieu à d’autres règlements : elle permet en une seule opération deux opérations de crédit et deux règlements. De plus, par l'endossement (mention au dos de la traite de "payez à bénéficiaire X"), la traite peut circuler jusqu'à l'échéance ce qui permet de régler en une seule opération un nombre élevé de transactions.

Cette technique est très ancienne et a été inventée pour limiter les règlements en monnaie métallique (insécurité, frais de transport), en particulier dans le commerce international (traites internationales).

2/ L’opération de crédit bancaire elle-même : l’opération d’escompte

Il se peut que le bénéficiaire de l’effet de commerce n'ait pas la possibilité d'attendre l'échéance pour se faire payer ; il peut avoir besoin de liquidités alors que la somme est immobilisée jusqu'à une échéance.

Le bénéficiaire de l’effet de commerce a ainsi le moyen de disposer tout de suite de cette somme, de mobiliser sa créance : il vend l’effet de commerce à une banque commerciale qui lui remet en contrepartie le montant diminué d'un intérêt (rémunérant la banque). Cette opération s'appelle l'escompte : le taux d'intérêt s’appelle ici le taux d'escompte. La banque, en versant tout de suite au bénéficiaire une somme qu'elle-même ne recouvrera que plus tard, lui accorde un crédit ; elle le finance. L'escompte est une opération de crédit bancaire à court terme en faveur de l’entreprise demandeuse.

 

Remarques :

  • La détention d’un effet de commerce n’oblige pas forcement à recourir à l’escompte. Si le bénéficiaire a des ressources de trésorerie suffisantes pour régler ses échéances (s'il peut attendre l'échéance pour être payé), il finance par ses propres ressources le crédit qu'il a accordé à son client. On dit qu'il autofinance le crédit commercial qu'il a accordé, qu'il le "nourrit".
  • Le développement des sociétés d’affacturage a progressivement pris la place d’une partie des opérations d’escompte : l’affacturage est une technique de financement et de recouvrement de créances mise en œuvre par les entreprises et consistant à obtenir un financement anticipé et à sous-traiter cette gestion à un établissement de crédit spécialisé, qui peut se charger alors du recouvrement des créances clients toujours moyennant rémunération pour ce service.