Les banques sont généralement en situation de besoin de refinancement

Le solde des facteurs autonomes et institutionnels de la liquidité bancaire détermine le besoin total (ou la capacité) de refinancement des banques, c’est-à-dire leur besoin en monnaie centrale ou leur capacité à en prêter.

Les facteurs restrictifs de la liquidité bancaire l’emportent généralement sur les facteurs expansifs ; elles essaient bien de limiter au maximum leurs besoins en monnaie centrale mais, malgré cela, les banques manquent généralement de monnaie centrale. Elles sont donc à la recherche de refinancement en monnaie centrale, ce qui les oblige à emprunter (coûteux).

 

b) Les banques commerciales, par le refinancement, font reculer les limites de leur capacité à créer de la monnaie

1/ Le refinancement auprès d’institutions financières créditrices autres que la Banque centrale grâce aux marchés financiers

Les circuits de refinancement et les modalités techniques sont contingents aux différentes époques.

Les banques peuvent émettre des titres sur le marché monétaire. Sur le marché interbancaire (compartiment du marché monétaire qui leur est réservé), les institutions financières créditrices (ayant une position excédentaire en monnaie centrale) peuvent prêter de la monnaie centrale aux institutions débitrices ; cela se passe par le biais de l’émission de titres produisant un apport en monnaie centrale pour les unes et permettant aux autres de placer des excédents de trésorerie momentanés en monnaie centrale. Cette possibilité s’est trouvée accrue depuis 1985 par l’ouverture du marché monétaire à tous les agents économiques et la création du marché des titres de créances négociables.

2/ Le refinancement auprès de la Banque centrale

Les banques déficitaires en monnaie centrale peuvent aussi se tourner vers le refinancement de la Banque centrale. Les modalités sont variables au cours de l’histoire et actuellement, il s’agit d’une action qui se déroule par interventions de la Banque centrale sur le marché monétaire. Les modalités seront présentées dans à propos de la politique monétaire. Avec le refinancement, la Banque centrale a un double rôle.

a/ La Banque centrale est le prêteur ultime, le prêteur en dernier ressort

Comme le système bancaire est généralement déficitaire en monnaie centrale et a un besoin de refinancement, le refinancement par emprunt auprès d’autres banques commerciales ne suffit pas. En dernier ressort, les banques commerciales doivent recourir à la Banque Centrale.

La Banque centrale fournit des liquidités sous forme de prêts dont les modalités particulières ont varié au cours du temps. Elle est la « banque des banques », créant ainsi à leur profit de la monnaie centrale.

b/ Ce rôle de prêteur ultime lui donne un pouvoir de régulation à travers les conditions de la politique monétaire

La masse monétaire en circulation dans une économie a un impact important sur son fonctionnement. Par conséquent, la Banque centrale doit éviter deux écueils :

Une politique accordant trop d’aisance : plus la Banque centrale assure aux banques un refinancement abondant et bon marché en monnaie centrale, plus elle leur donne le moyen de distribuer du crédit et donc de créer de la monnaie. Elle favorise la liquidité bancaire par une politique d’aisance monétaire qui peut être favorable au soutien de la croissance économique mais risque de favoriser l’inflation.

Une politique trop restrictive : moins la Banque centrale assure aux banques un refinancement abondant et bon marché en monnaie centrale, moins elle leur donne le moyen de distribuer du crédit et donc de créer de la monnaie. Elle restreint la liquidité bancaire mais risque de brider, voire de déprimer l’activité.

C’est là l’art difficile de la politique monétaire pour la Banque centrale .

 

2. Le financement externe direct

 

Il y a financement direct lorsque un agent à besoin de financement et un agent à capacité de financement se mettent directement en relation par le biais de mécanismes de marché et l’échange d’un titre. L’agent à besoin de financement émet un titre ; le souscripteur achète le titre et apporte des capitaux en contrepartie à l’émetteur et ainsi le finance.

 

Cependant, toute opération d’achat / vente de titres sur les marchés de capitaux, ou marchés financiers au sens large, ne correspond pas à un acte de financement. L’économiste distingue le marché primaire du marché secondaire :

 

- Le marché primaire sur lequel s’effectue le financement direct lui-même. Lorsque les agents à besoin de financement émettent des titres de propriété ou de créance, les agents à capacité de financement mettent des capitaux à la disposition des agents à besoin de financement en souscrivant ces titres.

Il y a émission de nouveaux titres vendus, sur ce qu’on appelle le marché primaire. Il y a un apport d’épargne aux émetteurs de titres qui, ainsi, se financent sur ce compartiment du marché. C’est le marché primaire qui participe directement au financement de l’économie.

 

- Le marché secondaire qui assure la liquidité du marché primaire.

Les épargnants hésiteraient beaucoup à immobiliser leur épargne pour le terme fixé à l’émission du titre s’ils n’avaient pas la possibilité d’en recouvrer la disponibilité avant terme en cas de besoin. Il existe donc un mécanisme qui permet aux souscripteurs de mobiliser immédiatement leurs capitaux : ils vendent leurs titres, ils les négocient, ils les liquident sur le marché secondaire à un cours a priori différent de la valeur nominale d’émission : ce cours varie sur le marché secondaire en fonction des fluctuations comparées de l’offre et de la demande de titres.

Par conséquent, les marchés secondaires ne participent pas directement à la collecte de l’épargne au profit des agents à besoin de financement puisque les opérations qui s’y déroulent correspondent à un simple transfert de propriété de titre déjà émis : il n’y a pas apport de ressources supplémentaires d’épargne. Mais, lorsqu’ils envisagent de souscrire à des émissions de titres nouveaux sur le marché primaire, l’existence d’un marché secondaire lève une partie des hésitations qu’ils pourraient avoir à immobiliser leurs capitaux. Par la fonction de liquidité qu’ils opèrent, les marchés secondaires participent donc indirectement à la collecte de l’épargne et au financement.