2) Quelques mécanismes de la transmission

a) Dans chaque économie nationale, des mécanismes se traduisent par un enchaînement de réactions qui aggrave la situation

La crise bancaire et financière :

  • Pousse les taux débiteurs à la hausse
  • Incite à la restriction de l’offre de crédit par les banques
  • Alimente un effet de richesse négatif (baisse de la valeur des actifs financiers et immobiliers => dévalorisation des patrimoines=>incitation à épargner)
  • Accroît la valeur réelle des dettes (si désinflation ou encre plus déflation) => pousse au désendettement
  • Déprime les anticipations des agents=> comportement mimétique d’attentisme, restriction des achats.  D’où, également des comportements de méfiance

Plus largement, les comportements sont marqués par l’incertitude. Il y a du mimétisme dans la crainte : l’avenir semblant tellement incertain, beaucoup d’agents, ne sachant pas quoi faire, se laissent gagner par le pessimisme ambiant :

=> D’où, globalement, le développement de l’épargne (désendettement, précaution) Par conséquent, l’épargne, aujourd’hui, aggrave la crise.

 

Le jeu de ces différents mécanismes provoque une crise de demande, déjà visible en 2008, et dont on observe l’aggravation à partir du premier trimestre 2009. D’où un impact global négatif sur l’activité et l’emploi. Par rapport à l’évolution de la demande, les surcapacités sont importantes.

 

L’impact sur les entreprises est particulièrement dévastateur : les firmes accumulent des problèmes graves :

  • l’évolution défavorable des débouches est générale
  • Les conditions financières du fonctionnement des entreprises se dégradent : la rentabilité financière se dégrade.

 

Ces difficultés des entreprises se répercutent à nouveau sur la capacité d’achat et le moral des ménages, ce qui dégrade encore plus la demande globale…

 

A son tour, cette aggravation de la crise de la sphère réelle dégrade encore plus la situation des banques (impact des défauts de paiement)

 

La menace est la mise en place d’une spirale déflationniste. Les politiques économiques semblent l’avoir endiguée.

 

b) Au niveau international

 

1/La dégradation de la situation des pays riches se diffuse aux autres pays par la voie du commerce international

Les économies des pays développés sont en récession : les débouchés à l’exportation très importants pour les pays émergents sont malmenés. L’interdépendance conjoncturelle joue à plein, le découplage des zones Nord et Sud envisagé un instant ne s’est pas réalisé : les pays émergents n’ont pas d’économies autonomes par rapport aux pays développés.

 

Remarque : il faut noter que le commerce international a reculé du fait de baisse de la demande globale mais « le commerce a tenu » : il n’y a pas eu de vague protectionniste comme dans les années 1930. C’est à mettre à l’actif de l’OMC, pourtant si décriée. (C’est la seconde grande différence avec la crise de 1929 après le fait que les autorités monétaires et les gouvernements ont combattu les risques de déflation par un policy mix très expansionniste au lieu de chercher le salut dans la déflation provoquée).

 

2/ La dégradation de la situation des pays riches se diffuse aux autres pays par la voie financière

Certains flux se tarissent :

  •  rapatriements de capitaux de la part d’institutions financières en difficulté
  • méfiance des investisseurs vis-à-vis de pays au passé de crise
  • réduction des transferts des migrants vers leurs pays d’origine (c’est une source de revenu supérieure à l’aide internationale pour de nombreux pays) , tensions accrues sur l’aide publique au développement.