2) Les banques cherchent à compenser l’érosion de leur activité traditionnelle en développant les activités de marché

Les banques répondent en se concentrant (fusions-acquisition) et en se développant à l’international avec succès. Elles cherchent surtout de nouvelles opérations pour maintenir ou accroître leur rentabilité face aux conséquences de la diminution des barrières à l’entrée des professions bancaires.

 

a) Elles distribuent du crédit plus risqué

Elles s’engagent sur des types de crédits plus rémunérateurs mais plus risqués en développant le crédit immobilier. Les engagements sont plus longs, et les nouveaux accédants ne sont pas a priori les plus solvables, ce qui fragilise de nombreux systèmes bancaires dans le monde.

 

b) Elles développent des activités de marché

Le développement de leurs interventions sur les marchés financiers brouille un peu plus la frontière entre les banques et les autres intermédiaires financiers.

Aux risques habituels de la profession de banques (insolvabilité de l’emprunteur) s’ajoutent les risques nouveaux pour elles : les risques de marché (Risque de taux, risque de cours, risque de change).

 

c) Elles deviennent « intermédiaires de marché »

Les banques ont accès au refinancement bancaire auprès de la Banque centrale et sur le marché monétaire : elles deviennent les acteurs qui assurent les opérateurs sur les marchés de la liquidité nécessaire en toute circonstance : elles sont les « teneurs de marché ».

  • En temps normal, elles alimentent en liquidité en achetant des titres.
  • En cas de crise, elles apportent les liquidités nécessaires en achetant des titres grâce au refinancement obtenu auprès des banques centrales permettant ainsi aux opérateurs de marché de ne pas faire faillite. (On pense à la crise actuelle…)

 

Face aux conséquences de la désintermédiation traditionnelle, les banquent cherchent à retrouver leur rentabilité à travers l’intermédiation de marché.

 

Elles perçoivent alors des commissions sur les transactions sans avoir à attendre le dénouement complet de l’opération comme dans une opération de prêt classique. Elles alimentent et rendent possible une économie de marchés financiers.

 

Cela peut s’apprécier en regardant le produit net bancaire qui correspond à peu près à la valeur ajoutée pour une banque. On décompose ce produit net en deux parties : les revenus liés à l’activité d’intermédiation traditionnelle, les revenus liés aux activités de marché.

 Les banques françaises passent du début des années 1980 au milieu des années 1990 d’une répartition 85% (intermédiation bancaire) / 15% (intermédiation de marché) à une répartition 47% / 53% !

 Les opérations de marché ne représentent dans le produit net à la même époque que 35% aux Etats-Unis et 42% au Royaume-Uni.

Les remarques sur les pratiques nécessairement déviantes de nos voisins anglo-saxons apparaissent alors un peu déplacées…

 

D. D’un point de vue macroéconomique, une économie de marchés financiers se met en place, interconnectés, débouchant sur une mondialisation financière


1) Le passage d’économies d’endettement à des économies de marchés financiers se généralise très vite

L’économie de marchés financiers se présente comme un système financier où les agents économiques (les plus "grands d'entre eux") se procurent leurs ressources de financement en émettant des titres sur des marchés. On parle de "finance directe". L'activité des marchés permet à l'offre et à la demande de capitaux de se confronter directement sans passer par la médiation d'un intermédiaire financier.

 

Cependant, les intermédiaires financiers, y compris les banques, sont présents sur les marchés à la fois comme offreurs et comme demandeurs de titres indifférenciés et non sur l'opération individualisée qu'est le crédit bancaire.

 

Le crédit n'en constitue pas moins une activité essentielle des banques. Il est destiné aux agents qui n'ont pas de dimension suffisante pour emprunter sur le marché des titres. Dans ce cadre, les ratios d'autofinancement des entreprises sont particulièrement élevés. Ils expriment le rapport de l'épargne brute des entreprises à leur formation brute de capital (avec ou hors stocks), et permettent ainsi de confronter la capacité de financement des entreprises à l'investissement qui a été effectivement réalisé au cours de l'exercice. Des taux d'autofinancement élevés maintenus sur longue période impliquent que le profit non distribué des entreprises leur permette de financer l'investissement courant sur leur épargne préalable. Elles font appel au marché financier pour le financement d'accroissements significatifs de leur activité. Dans ces conditions, les banques diversifient leur activité et détiennent des actifs diversifiés combinant à des degrés divers risque et rendement.